Alors que je réfléchis pour attaquer ma première sortie de l'année, Quentin un ami d'enfance passe boire le café et prendre des nouvelles, je lui indique entre deux souvenirs que je compte partir d'ici peu sur une nuit en speedfishing, il m'indique alors que la retenue de Putanges que l'on connait bien, est en crue, chose qui arrive très rarement en hiver dû au débit pour fournir en électricité les habitants de la vallée voisine. Ni une ni deux on se comprend et se lance à charger les voitures direction une nuit sur un Lac de barrage en crue !!
Deux heures plus tard, les deux voitures sont chargées. Après 45 minutes de route nous arrivons à proximité du lieu, comme au dire de mon ami le Lac est vraiment au dessus de son niveau maximum, la douceur persistante a inclus une petite demande en électricité cumulé à la crue de la rivière alimentant le lac, le verdict est sans appel, une pêche inédite à venir. On décide de se poser quelques minutes pour réfléchir, au choix de la zone de pêche. Nous connaissons très bien le Lac mais un peu moins sur cette saison et encore moins en crue. Dans leurs ensembles les carpes ont tendance à remonter et descendre le Lac en fonction de son niveau, ce que nous allions pas tarder a confirmer même à cette saison.
Nous décidons donc de s'engager sur l'amont, le débit est très soutenu, se qui m’inquiète déjà pour le retour ! Après 30 minutes de zod nous décidons de se poser sur le poste situé au bout de la première ligne droite du lac est subissant donc de plein fouet l'arrivée des divers nutriments charrier par le courant. Nous mettrons une canne à proximité du lit, les carpes ont sur le Lac tendances à le déserter à la nuit tombée pour envahir les bordures dans très peu d'eau parfois, s'est pourquoi les autres cannes rejoindront la proche bordure de chaque coté du poste où les sédiments doivent se déposer depuis plusieurs jours.
Les cannes sont amorcées en assiette avec un mélange de graines, pour le coté eschage je présente à Quentin les produits Osmose Korp que j'ai sous la main, chacun fera son choix en fonction de ses convictions. La nuit tombe très vite, tout est tendu, nous en profitons pour parler pêche .... Tout d'un coup entre deux rafales de vents qui commencent a être soutenues, un bip, deux bips, et s'est parti nous engageons le combat directement en barque, péchant près des obstacles immergés par la crue, il est très important de gagner le large au plus vite pour pouvoir extraire la carpe du spot, mais trop tard elle est prise sous un pieu en bois, après quelques manipulations en bateau le tour est joué, et nous voyons arriver en surface une belle commune typique du Lac. Une petite séance photo et hop ça repart à l'eau.
Quelques heures plus tard, mon collègue part dans les bras de Morphée, pendant que je me battrai toute la nuit a refixer les sardines de la sur-toile qui s'arrachent à chaque rafale de vent et le sol meuble n'arrange rien. Alors que je pense enfin dormir, je commence à fermer les yeux quand une grosse tirée me rappelle à l'ordre c'est la canne du collègue posée au pied du lit qui s'emballe, et nous livra après un court combat une jeune Commune. Après une séance photo très courte, retour dans le lit pour madame. Nous somme très heureux, nous ouvrons chacun notre compteur 2014 sur une session en binôme ce qui est de plus en plus rare pour nous. Allez on se rejette au chaud, le reste ne sera que du bonus !
Un nouveau départ au matin sur mes cannes viendra clôturer la sortie, avec a nouveau une Commune que j'irai combattre seul, le sommeil aillant condamné mon ami sur son bed. Une nuit agitée par le vent de plein face très violent mais qui pour un mois de Janvier nous aura comblé, trois départs, trois arrivées, le contrat est largement rempli.
Reste plus qu'a rentrer, et oui comme je le pensai une belle galère nous attendais. Une seule batterie avec le trajet chargé à deux ça pardonne pas quand il faut affronter la remontée canalisée de l'embarcadère qui crache tout son courant face au zod. Nous finirons par prendre les rames pour soulager le moteur et la batterie a plat, mais nous auront énormément de mal a rejoindre la terre ferme. A bout de force nous arriverons 100 m avant la mise à l'eau, on fera avec, comme on dit ! L'essentiel est d'avoir réussi à revenir.
Une belle sortie entre amis, complicité, partage et détermination la clef d'une nuit.